Dans le monde entier, la journée du 08 mars est observée en faveur des droits de la femme. Au Togo, cette journée est officiellement célébrée en différé le jeudi 21 mars à Kpalimé dans la région des plateaux.
Selon un communiqué de la présidence de la République, cette initiative s'inscrit au nombre des priorités de la feuille de route Togo 2025 et répond à la volonté du chef de l'Etat de désenclaver les zones rurales du pays, en vue d'accélérer le développement économique et social.
Les ouvrages permettront de développer le réseau d'infrastructures routières, favoriser la connectivité, l'intégration économique des zones rurales et faciliter l'accès des populations aux services socio-économiques de base.
Les 21 ouvrages sont répartis dans 17 préfectures dont 7 dans l'Est-Mono. Le pont témoin d'Ogou-Kolidè est long de 120,9 mètres. 618 km de pistes rurales seront également réaménagés.Les travaux, assurés par le groupement Matière SAS/ Matière Togo, vont durer 36 mois.
Le projet est financé à hauteur de 65,37 milliards de francs CFA.
L’Association chrétienne pour la gestion des Eglises (ACGE) a organisé le samedi 16 Mars 2024 à Lomé, une session de formation à l’endroit des secrétaires des responsables ecclésiastiques. L'objectif est de leur permettre de s’approprier certaines notions de base de leur profession dans ce secteur particulier qu'est l'Eglise.
Ils étaient une cinquantaine venue de plusieurs dénominations chrétiennes à prendre part à cette rencontre de renforcement de capacité axée sur la gestion administrative. L’objectif est de faire de ces secrétaires des maillons essentiels des activités des Eglises et des responsables. Emmanuel Attigan, président de l’ACGE nous donne les raisons qui ont motivé cette initiative.
En effet, s'il est certains de ces hommes ou femmes ont fait une formation en matière de secrétariat, d’autres par contre sont le plus souvent des fidèles chrétiens que le pasteur coopte pour lui assurer cette mission. Ce qui peut rendre par moment la tâche hardie. C’est donc pour contribuer à pallier à ces manquements que la présente séance de renforcement de capacité vient à point nommé. C’était donc une opportunité pour les lieux de culte d’acquérir certains fondamentaux pour assurer désormais un service de qualité aux visiteurs et fidèles.
"La gestion du secrétariat est un service complet et complexe. Pour tenir ça, il faut quelqu’un qui s’y connait, surtout pour le cas des hommes de Dieu. Ceux qui viennent le chercher ont besoin de lui pour quelque chose. Alors si vous passez à son secrétariat et que l’accueil ou la gestion n’a pas été le cas, cela veut dire que votre objectif ne sera pas atteint. Raison pour laquelle nous avons trouvé important que pour accompagner les hommes de Dieu, il faut que leurs secrétaires soient formés et qu’ils puissent tenir le secrétariat comme cela se doit afin d’aider le pasteur à accomplir sa mission", a expliqué le président de l’ACGE, M. Emmanuel Attigan.
Plusieurs modules ont été développées au cours de cette formation, assuré par Mme Sebou Akouavi Marie-Reine, consultante en Gestion administrative. Il s'agit essentiellement de la gestion du temps et de l’agenda, l’accueil, la gestion des courriers, l’organisation du travail….
"Les secrétariats sont des vitrines des hommes de Dieu. Et lorsque le/la secrétaire accueille mal un fidèle, il l’a tué. Il lui a créé plus de soucis. D’où la nécessité que les secrétaires soient outillés pour mieux gérer les visiteurs qui arrivent. Et quand un visiteur ou un fidèle arrive, c’est pour rencontrer le pasteur pour avoir de l’aide. Et s’il est venu sans obtenir ce qu’il veut et qu’on l’a mal accueilli, c’est qu’on a raté sa mission principale", a indiqué la formatrice.
Les participants ont trouvé l’initiative intéressante. Selon eux, il s’agit d’une occasion pour avoir les outils et connaissances nécessaires pour appuyer les responsables d’Eglises dans leurs missions ecclésiastiques
Créée en 2019, l’ACGE apporte son expertise afin de professionnaliser la gestion des Eglises et autres organisations chrétiennes au Togo, en les amenant à se conformer aux normes de la gestion administrative et de la bonne gouvernance.
Au Togo, l'ONG ALAFIA se préoccupe de la stabilité de la vie sociale des femmes. Ces dernières années, celles-ci font l'objet des pratiques avilissantes dont l'impact commence attirer l'attention des organisations de la société civile intervenant sur la question de la femme. L'ONG ALAFIA a évalué la cette situation dans la région de la Kara en vue de relever l'ampleur de ces formes de violences dont sont victimes les femmes.
Pour venir à bout de ces pratiques, l’ONG ALAFIA a initié le projet de « Lutte contre les mariages précoces pour l’autonomisation de la jeune fille dans les sept préfectures de la région de la Kara », avec l’appui financier de AWDF ( African Women's Development Fund) basé au Ghana.
Une étude a été menée en amont par l’ONG ALAFIA entre 2018 et 2021 révélant que 70% des filles n’ont pas une bonne connaissance de leurs droits et 90% d’entre elles n’ont pas accès aux services existants pouvant les aider. Cette incapacité de pouvoir avoir recours à l’aide amène certaines à se suicider ou à fuir vers les pays voisins. Celles qui ne peuvent fuir se résignent à leur sort sous la pression sociale et l’autorité parentale. Les institutions traditionnelles, administratives et judiciaires ne sont pas suffisamment outillées pour pouvoir créer un cadre de collaboration afin de faciliter aux victimes l’accès aux services d’aide.
Les données de ces etude se confirment avec les enquêtes réalisées par l’organisation Women in Law and Development in Africa (WiLDAF), où 29,1% de femmes de 20-49 ans au Togo ont contracté leur mariage avant l’âge de 18 ans et 7% de femmes de 15-49 ans avant l’âge de 15 ans.
Les enlèvements sont dans la plupart des préfectures concernés par ces études.
Une délégation faisant un suivi à Kantè a relevé des cas orchestrés par les parents ou membres de la famille qui échangent leurs filles contre la main d’œuvre agricole, de dons en espèce et en nature. Il existe aussi des échanges de filles entre familles; et dans certaines localités à Bassar, cet échange est obligatoire. Les victimes sont des adolescentes mineures dont l’âge est compris entre 12 et 17 ans et dont la scolarisation est brusquement arrêtée.
Dans le cas (chez les Peulh), les victimes ont souvent entre 8 et 12 ans. Généralement, une grossesse survient après quelques mois de séquestration et de violences sexuelles et physiques. Une situation qui conduit à des maladies et parfois à la mort des victimes.
Il existe aussi des enlèvements non-arrangés par les parents au cours desquels les filles sont enlevées dans les villages voisins ou parfois même dans les pays voisins tels que le Ghana, le Bénin, et le Nigeria.
Approches de solutions et actions à mener
Il est primordial de revisiter les lois coutumières afin de permettre aux filles de jouir de leurs droits. Les lois étatiques doivent être renforcées afin de réduire la pression sociale et familiale qui intimide les victimes et les empêchent de dénoncer et demander de l’aide.
Une action de changement de mentalité et de comportement doit être menée afin que les parents comprennent l’importance du droit de la femme et du maintien des filles à l’école.
Les leaders traditionnels ainsi que les femmes leaders doivent être outillés pour mieux protéger les filles et les défendre en cas de plaintes portant sur des cas d’enlèvements, d’échanges ou de mariage forcé. Mais la protection ne doit pas être uniquement passive agissant seulement en cas de plaintes car la plupart des cas d’enlèvements se muent en une résignation volontaire n’entrainant aucune plainte. Un système actif d’alerte impliquant les acteurs principaux de la sphère sociale et sociétale de la fille doit être mise en place afin de détecter les cas, sauver les filles et punir les contrevenants.
Dans la lutte contre les violences faites sur les femmes dans la zone, l’ONG ALAFIA avait déjà réalisé entre 2018 et 2021 des projets qui ont amené les autorités traditionnelles de la préfecture de Dankpen à élaborer puis adopter une déclaration commune qui a mis fin aux pratiques coutumières néfastes du veuvage.
Cette déclaration est intitulée « Déclaration des chefs traditionnels, des prêtres et prêtresses des cultes traditionnels, des officiants des rites coutumiers et des chefs de familles de la Préfecture de Dankpen sur les pratiques néfastes du veuvage constituant des formes de violence faites aux femmes ».
Pour que les décisions de ladite Déclaration soient mises en œuvre effectivement et efficacement, la présente phase du projet vient mettre l’accent sur les actions de sensibilisation auprès de la population afin que les nouvelles dispositions coutumières lors des cérémonies de veuvage puissent définitivement rentrer dans les habitudes et que la Déclaration puisse également contribuer à éradiquer les pratiques culturelles de mariage d'enfants, attentatoires aux droits des filles et des femmes dans la localité; il s'agit du projet "Lutte contre les mariages précoces pour l’autonomisation de la jeune fille dans les sept préfectures de la région de la Kara", mise en œuvre de 2022 à 2024.
Ces projets ont permis aussi de réaliser que ces pratiques néfastes d’échange, d’enlèvements et de mariage forcé sont répandues dans toute la région de la Kara et bien au-delà. Les résultats de cette étude permettent d’envisager d’étendre la compréhension de la problématique à tous les niveaux et dans toutes les préfectures la région de la Kara.
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