COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Quarante
ans d'efforts et un nouveau rapport de l’ONUSIDA montrent que nous pouvons
mettre fin au sida
L’ONUSIDA
enjoint aux responsables du monde entier d’adopter une déclaration politique
audacieuse sur le VIH/sida lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée
générale des Nations Unies sur le VIH/sida qui se tiendra à New York et en
ligne la semaine prochaine, mais aussi de s’engager à atteindre une nouvelle
série d’objectifs pour 2025 afin de mettre fin au sida d’ici 2030
NEW
YORK/GENÈVE, le 3 juin 2021 -Quatre décennies après l'apparition des premiers
cas de sida, les nouvelles données de l’ONUSIDA montrent que des dizaines de
pays ont atteint ou dépassé les objectifs 2020 fixés par l’Assemblée générale
des Nations Unies en 2016, ce qui prouve que les objectifs n’étaient pas
seulement ambitieux, mais réalisables.
Le
rapport montre que les pays dotés de lois et de politiques progressistes et de
systèmes de santé forts et inclusifs ont obtenu les meilleurs résultats contre
le VIH. Dans ces pays, les personnes vivant avec le VIH et touchées par le
virus ont de meilleures chances d’avoir accès à des services efficaces de lutte
contre le VIH, y compris son dépistage, la prophylaxie pré-exposition
(médicament permettant d'éviter une contamination au VIH), la réduction des
risques, la délivrance d’un traitement de lutte contre le VIH pour plusieurs
mois, ainsi qu'un suivi et des soins cohérents et de qualité.
«
Les pays très performants ont ouvert la voie à d’autres », a déclaré Winnie
Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Leur financement adapté,
l'implication véritable des communautés, leurs approches multisectorielles et
fondées sur les droits, ainsi que l’utilisation de données scientifiques pour
guider les stratégies ciblées ont inversé le sens de l'épidémie et sauvé des
vies. Ces éléments sont précieux pour se préparer aux pandémies et pour
apporter une riposte au VIH, à la COVID-19 et à de nombreuses autres maladies.
»
Globalement,
le rapport montre que le nombre de personnes sous traitement a plus que triplé
depuis 2010. En 2020, 27,4 millions des 37,6 millions de personnes vivant avec
le VIH suivaient un traitement, contre seulement 7,8 millions en 2010. On
estime que le déploiement d’un traitement abordable et de qualité a permis
d’éviter 16,2 millions de décès depuis 2001.
Les
décès ont reculé en grande partie grâce à la démocratisation de la thérapie
antirétrovirale. Les décès dus au sida ont chuté de 43 % depuis 2010 pour
atteindre 690 000 en 2020. Des progrès ont également été réalisés dans la
réduction des nouvelles infections au VIH, mais ils ont été nettement plus
lents. Ils ont ainsi reculé de 30 % depuis 2010, avec 1,5 million de personnes
nouvellement infectées par le virus en 2020 contre 2,1 millions en 2010.
Le
rapport souligne que les pays dotés de lois punitives et qui n’adoptent pas une
approche basée sur les droits en matière de santé criminalisent, ignorent et
stigmatisent les populations clés, qui représentent 62 % des nouvelles
infections à VIH dans le monde. Par ailleurs, ils les marginalisent et ne leur
laissent pas la possibilité d'accéder aux services de lutte contre le VIH. Par
exemple, près de 70 pays dans le monde criminalisent les relations sexuelles
entre personnes du même sexe. Les gays et autres hommes ayant des rapports
sexuels avec des hommes, les travailleur-ses du sexe, les personnes
transgenres, les personnes incarcérées et les consommateurs et consommatrices
de drogues injectables ont peu ou pas accès aux services de santé ou sociaux,
ce qui permet au VIH de se propager parmi les plus vulnérables de la société.
Par
ailleurs, les jeunes femmes en Afrique subsaharienne continuent d'être
négligées. Six nouvelles infections sur sept chez les ados de 15 à 19 ans dans
la région concernent les filles. En outre, les maladies liées au sida restent
la principale cause de décès chez les femmes de 15 à 49 ans en Afrique
subsaharienne.
La
COVID-19 a montré la fragilité des
progrès réalisés en matière de santé et de développement au cours des dernières
décennies et a mis en lumière des inégalités flagrantes. Pour rattraper son
retard et mettre fin au sida d’ici 2030, la communauté mondiale réunie autour
de la cause du sida et l’ONUSIDA ont adopté une approche de lutte contre les
inégalités afin de déployer une stratégie ambitieuse et réalisable avec de
nouveaux objectifs à atteindre d’ici 2025. Mettre fin aux inégalités nécessite
des ripostes au VIH qui peuvent atteindre les populations actuellement laissées
pour compte.
En
parvenant à ces objectifs, les services de lutte contre le VIH seront fournis à
95 % des personnes qui en ont besoin, les infections annuelles au VIH seront
réduites à moins de 370 000 et les décès dus au sida à moins de 250 000 d’ici
2025. Pour cela, 29 milliards de dollars d'investissements par an seront
nécessaires d’ici 2025. Toutefois, chaque dollar américain investi en plus dans
la mise en œuvre de la stratégie mondiale de lutte contre le sida rapportera
plus de 7 dollars américains en bénéfices sanitaires.
L’ONUSIDA
enjoint à l’Assemblée générale des Nations Unies de s’engager sur les objectifs
d’une nouvelle déclaration politique sur le VIH/sida lors de la cinquième
Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le sida,
qui aura lieu du 8 au 10 juin 2021.
«
L'humanité ne peut pas se permettre de na pas assez investir dans la
préparation et les ripostes aux pandémies », a déclaré Mme Byanyima. «
J’encourage vivement l’Assemblée générale des Nations Unies à saisir le moment
présent et à s’engager à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au
sida. »
ONUSIDA
Le
Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise
la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro
nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. »
L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR,
l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS
et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux
et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le
cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le
site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
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