L’opposition est vent debout contre cette proposition de loi qui prolonge de facto le mandat de Macky Sall, président du pays depuis 2012.
Le texte contient deux articles cruciaux : une dérogation à la Constitution qui repousserait l’élection de 6 mois, au 25 août prochain ; et un deuxième article qui demande que Macky Sall poursuive ses fonctions de président jusqu’à l’installation de son successeur.
Contre toute attente, la date du 2 avril comme date butoir de fin de mandat du président ne figure pas dans cette proposition de loi, ce qui ouvre la possibilité de reporter l’élection à bien plus que 6 mois et au président Macky Sall de rester au pouvoir bien au-delà de son mandat.
Pour les députés de l’opposition, c’est hors de question. Ils dénoncent un coup d’État institutionnel.
Le ton est donné. Les débats risquent donc d’être particulièrement vifs au sein de l’hémicycle. La plénière a déjà été brièvement suspendue pour quelques minutes parce que les députés de l’opposition ont demandé à introduire une question préliminaire, ce qui leur a été refusé.
Sur le coup, une vingtaine de parlementaires s’est alors immédiatement levée brandissant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale et criant à l’injustice, signe de l’ambiance électrique qui y règne.
Parallèlement dans la rue, les heurts entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivent. L'accès à la connexion internet mobile est coupé à Dakar. Le ministère de la Communication se justifie en parlant d’appels à la haine qui circulent sur les réseaux et de risques de troubles à l’ordre public. Certaines écoles ont été fermées ce lundi mati.
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