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04 novembre 2023

Togo-Procès Madjoulba : le colonel, Yotroféï Massina à la barre, 50 ans de prison requis contre le général Abalo Kadangha...


Au Togo, ouvert le 23  octobre 2023,  le procès du meurtre du colonel Bitala Madjoulba se poursuit devant la chambre criminelle du tribunal militaire. L’audition des 19 témoins à charge a été close, jeudi 2 novembre 2023 à Lomé. Les colonels Tchakbéra et Yotroféï Massina étaient, de ce faite, à la barra pour être entendus. Leur témoignage a tenu l'attention.


Le récit des auditions

D’abord le colonel Tchakbéra, l’un des deux officiers à avoir passé la dernière soirée du 3 mai 2020 avec le colonel Bitala Madjoulba, de 18h30 à 21h30. Cette soirée-là, a raconté le colonel Tchakbéra, il ne cessait d’avertir : « Faites attention, méfiez-vous de tout le monde. »

« Lors de vos échanges, le colonel défunt vous a dit que le ver est dans le fruit. Qu’est-ce que cela voulait dire ? », demande le procureur. « Sur le champ, je ne comprenais rien », répond le colonel Tchakbéra. « Avez-vous compris ce que voulait dire « le ver est dans le fruit ?«  », insiste le procureur. « Le ver, le général Abalo Kadangha [ex-chef d’état-major des armées, accusé d’entrave au bon fonctionnement de la justice, complicité d’assassinat et complicité contre la sûreté intérieure de l’État dans ce dossier, NDLR], le fruit ce sont les forces armées togolaises », a fini par préciser le colonel Tchakbéra.

Vient le tour d’un autre colonel, Yotroféï Massina, qui était directeur général de la gendarmerie nationale à l’époque des faits. Il affirme que le chef d’état-major général n’avait pas à envoyer l’unité de sécurité militaire sur le lieu du crime sachant que la police judiciaire était déjà sur les enquêtes concernant la mort du colonel Bitala Madjoulba. « Lui en avez-vous parlé ? », demande le procureur. « Non, je suis son subordonné, si je ne le fais pas, lui pouvait me recadrer », ajoute l’ex-directeur de la gendarmerie. Les éléments de l’unité de sécurité militaire ont, selon l’accusation, mis à mal l’enquête. « C’était pour faire une diversion et détourner les enquêteurs », répond le colonel Yotroféï Massina.

Les réquisitions du parquet contre  le général Félix Abalo Kadangha et consorts

Vendredi 3 novembre 2023, le procureur de la république a requis 50 ans de prison ferme (réclusion criminelle) contre le général Félix Abalo Kadangha, pour entrave à la justice, complicité d’assassinat et complicité de complot contre la sûreté de l’État. Même peine contre le caporal-chef Songuine, chauffeur du Colonel Madjoulba.

30 ans de réclusion criminelle pour les commandants Bouwè et son adjoint Atèkpè, tous deux de l’Unité de sécurité militaire (l’USM) et la soldate Akouna, Secretaire du colonel Madjoulba lors du crime.

Le colonel Ali Kodjo encourt lui une peine de  40 ans de réclusion criminelle.

Le Lieutenant-Colonel Agbonkou, adjoint de Madjoulba au moment des faits par contre s’en sort avec 3 ans de réclusion et la perte d’un grade avec une réinsertion dans les effectifs des Forces armées togolaises.

L’avocat de l’État réclame 10 milliards de FCFA pour réparation des dommages et préjudices.

Cependant, au regard des lourdes peines requises, l’avocat de la défense a souhaité le début des plaidoiries le lundi 6 novembre, une requête à la quelle la Cour a refusé d’accéder. Le risque de voir, dans les prochains jours, les accusés sans avocat est élevé.

Le colonel Madjoulba avait été retrouvé mort au matin du 4 mai 2020 dans son bureau alors qu’il venait d’assister à la prestation de serment du président Faure Gnassingbé le 03 mai 2020.

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