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05 août 2023

Coup d'Etat et intervention militaire de la CEDEAO au Niger : le chaos pour sauver à tout prix le soldat Mohamed Bazoum?


A 24 heures de la fin de l'ultimatum donné par la CEDEAO aux putschistes qui ont pris le pouvoir au Niger,  la probable intervention militaire pour rétablir au pouvoir le président déchu Mohamed Bazoum cristallise les débats dans l'opinion internationale. Consternations et mises en garde  se multiplient d'un côté, les pro-opération militaires s'activent aussi.


La situation politique au Niger continue de faire couler beaucoup d'encre et de salive sur la scène internationale plus d'une semaine après le coup d'Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum. 


Craignant un effet domino et soucieux de la préservation de l'ordre légale, la CEDEAO a pris de lourdes sanctions contre le Niger. Dans le même temps, l'organisation sous-régionale a donné un ultimatum d'une semaine aux militaires pour libérer Mohamed Bazoum et le rétablir dans ses fonctions. A quelques heures de l'expiration de cette injonction, Niamey reste inflexible et indique ne pas céder à aucune menace d'où qu'elle vienne. 


Ces derniers jours, plusieurs pays ont affiché leur opposition à toute tentative d'attaque contre le Niger. Ceux-ci estiment, comme un bon nombre d'analystes, que cette opération n'aboutira qu'à une déstabilisation totale de l'Afrique. "On demande aux africain de s'entretuer", argumentent-ils largement.


La Russie a appelé à une solution négociée pour une sortie de crise. Certaines sources parlent même de la présence du groupe Wagner en provenance du Mali.


De l'autre côté, ça s'agite dans le camps de ceux qui sont pour une intervention militaire.  La Côte d'Ivoire, le Nigéria ( opposition du Sénat), le Bénin et dans une moindre mesure le Sénégal, disent être prêts à envoyer des troupes. Hier, les chefs d'Etat majors en conclave depuis mercredi, ont fait savoir que les contours du plan d'intervention ont été élaborés et qu'il n'attendent que l'approbation des chefs d'Etat pour l'exécution le moment venu.


La France apporte son soutien total à ces derniers.


"Et pour demander le retour immédiat à l’ordre constitutionnel, demander la restauration de la démocratie au Niger et assorti à ces demandes très claires, d’une part, des mesures qui sont d’ores et déjà appliquées par la Cédéao, et également, assorti d’un délai, d’une menace qu’il faut prendre très au sérieux d’intervention d’une force régionale si les putschistes devaient ne pas écouter les demandes des chefs d’État de la région, et devaient ne pas restaurer la démocratie immédiatement, c’est-à-dire dans le délai de sept jours, lequel expire demain, dimanche", a indiqué la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna.


"Si, puisque c’est votre question, les responsables de cette tentative de coup d’État devaient ne pas écouter les demandes qui leur sont faites par la Cédéao, eh bien les chefs d’État concernés devraient prendre une décision, ils ont indiqué laquelle. Je crois que la perspective qu’il faille en venir à d’autres moyens doit être prise très au sérieux. Les chefs d’état-major de la région se sont réunis, ont fait des préparatifs, ont fait savoir que des préparatifs avaient été faits. Donc maintenant, il est temps pour les putschistes de renoncer à leur aventure", a-t-elle martelé dans une interview accordée au média français RFI.


Cette prise de position porte à croire que pour Paris, l'emploi de la force est à privilégier une fois que l'ultimatum venait à expirer et que les autorités militaires ne rétablissent pas l'ordre antérieur. Une question se pose dès lors. Que gagnerait la France à voire une Afrique en guerre? Même s'il faut protéger ses intérêts, Emmanuel Macron préfèrerait voir s'installer le chaos pour sauver à tout prix un seul individu, Mohamed Bazoum? 


Les 1500 soldats français stationnés au Niger vont-ils intervenir? Mme Colonna est restée ambigüe sur la question.


"Nous n’en sommes pas là. Les décisions qui ont été prises par la Cédéao immédiatement après le coup d’État constituent une pression, constituent une demande claire de la part des pays de la région, en relayant celle de l’ensemble de la communauté internationale, de restaurer l’ordre constitutionnel, de respecter la volonté du peuple nigérien dans le délai de sept jours. C’est-à-dire, en clair, de renoncer au pouvoir, que les putschistes renoncent au pouvoir avant dimanche", a répondu la cheffe de la diplomatie française.


L'évacuation rapide des ressortissants français avait-elle pour but de laisser place à une action militaire fortement soutenue par Paris?


Mohamed Bazoum a même appelé les Etats-Unis au secours dans dans une tribune qu'il a publié dans un journal américain.


On ne peut pas passer sous silence le fait que le coup d'Etat a reçu un soutien large de la population nigérienne. En Afrique ces dernières années, les révolutions de palais (Mali, Guinée, Burkina Faso) sont considérées comme des révolutions populaires, compte tenu du fait que les peuples estiment que leurs gouvernants sont manipulés par les puissances étrangères qui pillent leurs richesses. La relation incestueuse entre la France et son pré-carré est le plus souvent pointée du doit. 


Les militaires ont récemment dénoncé les accords militaires entre les deux pays. Refus de Paris qui affirme que seules les autorités légitimes ont la qualité de faire cette action, entendez par la, Mr Bazoum et son gouvernement déchu.


Plusieurs pays africains sont déjà frappés par le terrorisme. Leurs économies sont déjà en lambeau. Une nouvelle crise n'apportera que de la catastrophe. Tout doit être fait pour calmer les appétits bellicistes et éviter un embrasement. La démocratie vaut t-elle plus que des vies humaines? Autrement dit, Rétablir au pouvoir "le "démocrate" Bazoum est-il plus important que des milliers de vies?


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