Le Forum des producteurs agricoles du Togo (FoPAT), qui vient de prendre fin à Kara, commence déjà à produire ses fruits. Un accord de financement a été signé jeudi 20 avril 2023 à Kara entre l’ambassadeur de l’Union européenne au Togo, Joaquín Tasso Vilallonga, et le ministre de l’Agriculture, de la pêche et du développement rural, Antoine Lékpa Gbégbéni.
D’un montant de 4,5 millions d’euros, soit 2,951,065 milliards de FCFA, cette convention vient renforcer les capacités financières du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) pour implémenter le nouveau modèle intégré de l’alimentation scolaire basée sur la production locale.
Le PAM entend introduire une innovation dans le programme d’alimentation scolaire déjà en cours et mise en œuvre par l’Anadeb. Il s’agit de maximiser les avantages durable en terme de prix, d’opportunités de commercialisation, de rapports avec les marchés et d’accès aux actifs productifs, pour eux et les autres parties prenantes dans la chaine de valeur.
Autrement dit, le modèle d’alimentation scolaire espéré ici est celui qui fournit à chaque enfant scolarisé des zones cibles, une alimentation saine, variée et complète, issue des exploitations agricoles locales. Outre les avantages classiques issus de la mise en œuvre des cantines scolaires, notamment l’amélioration des taux de fréquentation et de rétention scolaires, le développement cognitif et pédagogique des apprenants, le renforcement de leur croissance et de leur santé nutritionnelles, le modèle de l’alimentation scolaire intégrée basée sur la production locale (ASPL) stimule la production locale et assure aux petits producteurs et transformateurs locaux, en particulier les groupements de femmes, l’accès à un marché, l’augmentation de leurs revenus et la promotion de l’économie dans les zones rurales où la majorité de la population est engagée dans des activités agricoles. Pour le Représentant résident et Directeur pays du PAM au Togo, Aboubacar Koisha, « ce projet multidimensionnel et intégré, est aligné à la Feuille de Route Gouvernementale Togo-2025 et aux objectifs de développement durable(ODD), notamment l’ODD 2, qui vise la faim zéro.
Il s’inscrit dans la volonté d’accompagner le Gouvernement dans la matérialisation de sa nouvelle politique d’alimentation scolaire de portée socio-économique, conformément aux objectifs de la feuille de route gouvernementale, notamment en ses axes 1 « Renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales et garantir la paix » et 2 « Dynamiser la création d’emplois en s’appuyant sur les forces de l’économie ». « Cette allocation extraordinaire est un nouveau témoignage de la solidarité de l’Union européenne avec le Togo et notamment avec les populations les plus vulnérables », a indiqué pour sa part, Joaquín Tasso Vilallonga, ambassadeur de l’Union européenne au Togo.
Mis en œuvre, en complémentarité avec le Pro-SADI, le Projet de renforcement des systèmes alimentaires pour un accès durables des petits producteurs aux intrants agricoles, de la FAO, également bénéficiaire de l’appui financier de l’Union européenne, ces deux projets permettront de « construire un partenariat gagnant-gagnant entre les coopératives de producteurs et le programme de cantines scolaires », selon le ministre de l’Agriculture, de la pêche et du développement rural, Antoine Lékpa Gbégbéni.
Il précise en outre « qu’une attention particulière est portée sur le développement des ZAAP et la facilitation de l’accès des petits producteurs aux intrants de qualité, afin d’améliorer les conditions de travail et de vie des producteurs agricoles vulnérables ».Encore appelé Home Grown School Feeding (HGSF) en anglais, le projet de l’alimentation scolaire intégrée basée sur la production locale concerne, pour cette étape, 50 écoles primaires et publiques du Togo, dont 20 dans la région de la Kara et 30 dans la région des Savanes.
Il prévoit fournir des repas chauds, nutritifs et bio à 17 400 élèves, et de mettre en relations contractuels 4 000 petits producteurs et transformateurs agricoles qui vont livrer régulièrement des produits locaux aux écoles à cantines cibles. D’un cout total de 5 480 600 euros, soit 3,595 milliards de francs CFA, le projet de l’alimentation scolaire intégré basée sur la production locale (ASPL) a une durée de 36 mois. Outre la FAO, le projet est exécuté en collaboration avec d’autres agences sœurs du système des Nations unies, notamment, l’UNICEF, l’OMS, le PNUD, l’UNFPA, pour maximiser l’impact de la mise en œuvre d’un ensemble intégré d’intervention en matière de sécurité alimentaire, de nutrition, de santé, d’environnement, d’éducation, d’infrastructure de base et de genre.
Aucun commentaire
Enregistrer un commentaire