Le président
soudanais Omar el-Béchir a assuré jeudi, au cours d’une rencontre avec Vladimir
Poutine, que le Soudan avait besoin d’être protégé contre les « actes
agressifs » des Etats-Unis malgré la levée récente de l’embargo américain
imposé pendant 20 ans à son pays.
« Nous estimons que ce
qui s’est passé avec notre pays (…), c’est aussi le résultat de la politique
américaine (…) et nous avons besoin d’être protégés contre les actes agressifs
des Etats-Unis », a-t-il déclaré à la résidence du président
russe à Sotchi, une station balnéaire russe sur les bords de la mer Noire.
Il a précisé que Khartoum souhaitait renforcer la coopération militaire avec
Moscou en vue de « ré-équiper ses forces armées ».
« Les armes dont nous disposons, elles sont de fabrication russe »,
a-t-il rappelé.
Cette première visite en Russie d’Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat
d’arrêt international, intervient peu après la levée par le gouvernement du
président Donald Trump de l’embargo américain.
Les Etats-Unis ont décidé en octobre de lever certaines sanctions imposées
au Soudan depuis 1997. Ils ont en revanche maintenu ce pays sur leur liste des
Etats soutenant « le terrorisme ».
« Nous sommes contre l’ingérence américaine dans les affaires
intérieures des autres pays » comme l’Iran et la Syrie, a déclaré Omar
el-Béchir, remerciant la Russie pour « la position qu’elle prend dans les
affaires internationales », notamment « sa position en faveur de la
défense du Soudan ».
« Si la Russie n’était pas intervenue dans la situation en Syrie, ce
pays aurait été perdu », a-t-il par ailleurs estimé.
« Nous sommes convaincus que votre première visite en Russie sera très
utile et contribuera au renforcement des relations bilatérales », a déclaré
pour sa part M. Poutine.
Le président soudanais est visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis
par la Cour pénale internationale (CPI) en 2009 et 2010 pour génocide, crimes
contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour, une province de
l’ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile qui a fait 330.000
morts, selon l’ONU. Mais il continue de voyager dans certains pays sans être
inquiété.
source: senenews.com
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