La Pologne a annoncé mercredi 20 septembre au soir qu’elle ne fournissait plus d’armes à Kiev. Une déclaration qui illustre les tensions de plus en plus vives entre les deux alliés, à un moment clé de la contre-offensive de Kiev contre la Russie.
« Nous ne transférons plus aucun armement à l’Ukraine », a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, sur la télévision privée Polsat News. Nous nous concentrons principalement sur la modernisation et l’armement rapide de l’armée polonaise, afin qu’elle devienne l’une des armées terrestres les plus puissantes d’Europe, et ce, dans un délai très court », a-t-il expliqué.
Il a également précisé que le hub militaire situé dans la ville de Rzeszow, dans le Sud-Est du pays, par lequel passe le matériel occidental à destination de l’Ukraine, fonctionnait normalement.
Pourquoi la Pologne n’envoie plus d’armes ?
Tout est parti d'une affaire d'embargo sur céréales ukrainiennes qui met le feu au poudre. Un accord conclu avec l'Union Européenne suspendant la commercialisation des céréales ukrainiennes en avril 2023, a pris fin le 15 septembre dernier. Problème, 3 des 5 pays concernés dont la Pologne décident de poursuivre l'embargo, quelque soit la décision ultérieure de la commission.
Dans la foulée, le premier ministre ukrainien a menacé d'emprunter la voie judicaire si l'accord n'est pas tenu, puisque Kiev n'a plus de débouchés. La menace est confirmée quelques ours plus tard par Volodymyr Zelensky.
Kiev a répliqué lundi, en annonçant porter plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le Premier ministre n’a pas précisé quand la Pologne, un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine, avait cessé d’en fournir, ni si cela avait un lien avec le conflit sur les céréales ukrainiennes, dont Varsovie a interdit les importations pour protéger les intérêts de ses agriculteurs.
Son annonce intervient quelques heures après la convocation « d’urgence » par Varsovie de l’ambassadeur ukrainien pour protester contre les propos du président Volodymyr Zelensky à l’ONU.
Mardi, le président ukrainien avait fustigé que « certains pays feignent la solidarité en soutenant indirectement la Russie ».