Le personnel du groupe
Sud Média (LCF et City FM) vient d'animer une conférence au siège des deux
organes. Il regrette la décision du président de la HAAC, Pitang Tchalla et dit
s'inscrire dans toutes les démarches visant la réouverture de la télévision et
de la radio. Voici la déclaration qui a sanctionné leur sortie ce matin.
Déclaration du
personnel du Groupe Sud Média (LCF et City FM) sur la décision de la HAAC
C’est avec
consternation, indignation et angoisse que l’ensemble du personnel du Groupe Sud
Média (la Télévision LA CHAINE DU FUTUR et la Radio CITY FM) a appris les
termes de la lettre du président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la
Communication, HAAC, informant du retrait des fréquences des deux médias.
Depuis le début de
cette situation, le personnel du Groupe Sud Media a observé l’évolution des
événements et les tractations entre la HAAC et la direction du Groupe Sud media
et les organisations professionnelles de la presse, espérant une issue favorable.
Malheureusement, tous les espoirs du personnel se sont effondrés suite à la
notification par le président de la HAAC ce 06 février 2017, du retrait des
fréquences des deux médias, arguant que ni la télévision LCF ni la radio City
Fm, n’auraient obtenu aucune autorisation préalable d’installation et
d’exploitation desdites fréquences. Au regard de cela, le personnel du Groupe
Sud Media voudrait apporter les éclaircissements suivants:
- L’installation et
l’exploitation de toute entreprise de presse sur le territoire togolais sont
nécessairement subordonnées à une autorisation préalable de la HAAC. Les deux
médias, LCF et City Fm, émettent depuis près de 10 ans déjà. Il est
inconcevable qu’ils aient pu fonctionner sans avoir au préalable déféré aux
obligations administratives ; d’ailleurs, il existe des correspondances entre
la HAAC et l’ART&P et vice versa qui démontrent à suffisance que la
procédure a été bel et bien respectée au démarrage des activités des deux
médias.
- LCF a assuré depuis
sa création et pendant plusieurs années des permanences journalières à la
Présidence de la République.
- LCF et City Fm ont
toujours bénéficié de l’aide de l’état à la presse dont les conditions
d’attribution sont fixées par la HAAC.
- Le Groupe Sud Media
est à jour vis-à-vis de l’administration publique en ce qui concerne le
payement des taxes et redevances.
- Sur le plan
professionnel, ni LCF ni City Fm n’ont fait l’objet d’une quelconque mis en
demeure de la part des instances de régulation de la presse.
- Une telle décision
devrait en principe faire l’objet d’un consensus total sinon large des 9
membres de la HAAC. Mais en son sein, des voix discordantes se font déjà
entendre. Le Président du comité Presse Ecrite, Komi AZIADOUVO a saisi la cour
suprême par une lettre dans laquelle il a révélé les incongruités dans la
gestion de l’affaire et de la décision.
Fort des
éclaircissements ci-dessus apportés, le personnel du groupe Sud Media se posent
les questions légitimes suivantes :
- Comment une
institution étatique de cette trempe peut tenir l’argument selon lequel les
dossiers du Groupe Sud Media n’ont pas été retrouvés dans ses archives alors
même que ces dossiers ont été déposés à maintes reprises par l’administration
du Groupe Sud Media ?
- Qu’est-ce qui explique
cet empressement du président de la HAAC à retirer les fréquences aux deux
médias au point de violer le règlement intérieur de l‘institution qu’il préside
et les dispositions légales en la matière ?
- Comment se fait-il
que la HAAC dont la mission au terme de l’art. 130 de la Constitution qui
stipule « La Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la Communication a pour
mission de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse et
des autres moyens de communication de masse » se dresse aujourd’hui en
prédateur de la presse ?
- Quel sort la HAAC
entend-elle réserver aux deux organes et au personnel ?
C’est cette dernière
interrogation qui fonde notre sortie de ce jour. Le groupe Sud Media emploie
près de 80 personnes à temps plein ; la plupart sont des responsables de
famille. Toutes ces personnes se retrouvent aujourd’hui dans une situation
d’incertitude professionnelle. Dans un contexte social marqué par la précarité
et un taux de chômage inquiétant au Togo ; au moment où la presse togolaise se
bat pour que la convention collective soit adoptée en vue de l’amélioration des
conditions de vie et de travail des journalistes, au moment où le chef de
l’état a placé son mandat 2015-2020 sous le sceau du social ; les employés du
Groupe Sud Media se retrouvent, par le fait de cette décision, réduit à un
chômage forcé et appréhendent leur avenir avec beaucoup d’inquiétudes. C’est
pourquoi nous lançons un appel :
- à la Haute Autorité
de l’Audio-visuel et de la Communication à reconsidérer sa décision pour ne pas
exposer près de quatre-vingt (80) personnes ainsi que leur famille à une
précarité certaine.
- aux autorités
compétentes au rang desquelles le Président de la République de même que les
représentations diplomatiques, à œuvrer dans le sens de la résolution rapide de
cette situation.
- aux organisations
professionnelles de la presse, à continuer la médiation pour que « cette
décision soit rapportée sans délai, afin que les vraies négociations s’ouvrent
avec LCF et CITY FM en vue de la régularisation de la situation ».
Par ailleurs, le
personnel du Groupe Sud Media soutient sa direction générale dans les diverses
démarches judiciaires en vue de faire rétablir le droit. Il s’intègre aussi
entièrement dans la démarche des Organisations de la Société Civile en vue de
la réouverture des deux stations.
Fait à Lomé le 08
février 2017
Le personnel du groupe
Sud Media
AMPLIATIONS :
-Présidence de la
République
-Primature
-Assemblée Nationale
-Ministère de la
Communication
-Haute Autorité de
l’Audio-visuel et de la Communication (HAAC)
-Médiateur de la
République
-Commission Nationales
des Droits de l’Homme (CNDH)
-Les représentations
diplomatiques
(Ambassade des USA,
Ambassade de France, Ambassade d’Allemagne, délégation de l’UE)
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