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28 juin 2019

La prison, le lieu idéal pour les consommateurs de la drogue ?

Face aux insuffisances que connait la guerre répressive systématique dans la lutte contre la possession et la consommation de la drogue, il urge d'expérimenter un nouveau concept axé sur la prise en compte de la dimension "droits de l'homme". Il s’agit de l’approche dite " participative", dont le principe est de trouver au phénomène de la drogue, une solution efficace qui allie à la fois les volets médical et social à la répression.

Encore appelée " approche communautaire ", le concept participatif ne vient pas botter en touche la méthode répressive parce qu'il y a toujours des individus mal intentionnés (les trafiquants) qui cherchent à rendre disponible les substances qui font objet d'abus et de consommation. Pour autant que cette dernière reste en vigueur, la nouvelle approche met beaucoup plus l'accent sur la prévention pour qu'il n'y ait plus de délinquants à envoyer systématiquement en prison.

La communauté mondiale a célébré le 26 juin passé la journée internationale contre l'abus et le trafic illicite de la drogue autour du thème " La justice pour la santé et la santé pour la justice ". Ce thème se justifie par le fait que les personnes souffrant de l’addition à la drogue et aux substances psychoactives sont souvent marginalisées et stigmatisées dans leurs communautés. Le comble est qu'elles n'ont pas accès aux traitements, d'où les limites qu'a montré la lutte répressive à outrance.

" Cette approche répressive a fonctionné jusqu'à un temps, certes elle a produit des résultats, mais n'a pas permis d’enrayer le problème de la drogue. A la fois le trafic des drogues augmente, leur consommation augmente également. Ce qui signifie que cette stratégie a ses limites.  ",  a relevé Fabrice Kodjo EBEH, Directeur exécutif de l'Alliance nationale des consommateurs et de l'environnement, au cours d'un point de presse  portant sur la divulgation de la loi type sur les drogues pour l'Afrique de l'ouest, loi que la CEDEAO n'a pas voté compte tenu de certaines dispositions à revoir.

" ... Les gens qui souffrent de l'addition aux drogues ont besoin de nous. On ne doit pas juste les envoyer en prison pour faire 15 ou 20 ans, parce qu’on a remarqué et les études le confirment à 73 %, qu'à leur sortie ils retombent dans des crimes encore plus grave lorsqu’ils ne sont pas pris en charge... ", a-t-il ajouté.

Le changement de paradigme dans la lutte contre le phénomène de la drogue dans les pays africains va consister à une collaboration entre les institutions pénales, les structures de la santé, les services sociaux et les communautés à la base. 

" C'est une approche que les pays tels que les États-Unis ont utilisé et ça donné des résultats probants. Oui au traitement de l'addition aux drogues, oui à la prévention, moins d'incarcération et moins de stigmatisation ", a indiqué de sa part Mawéna BOHM, Secrétaire national-adjoint de la coalition nationale anti drogue.
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