Claire Hédon : Cette semaine vous allez
nous expliquer ce qu’est l’index glycémique d’un aliment et surtout s’il
est réellement utile pour améliorer notre alimentation ?
- Stéphane Besançon, nutritionniste et directeur de l'ONG Santé Diabète au Mali
L’index
glycémique permet de mesurer l’élévation de la glycémie, c’est-à-dire
du taux de sucre dans le sang, suite à l’ingestion d’un aliment. Il
permet donc de juger si cet aliment entraine une élévation faible,
moyenne ou forte de la glycémie quand il est mangé. L’index se mesure
avec une échelle classant l’index glycémique comme :
- Faible si il est inférieur à 55 comme les fruits frais, le yaourt ou les légumineuses
- Intermédiaire entre 55 et 70 comme la carotte ou l’ananas
- Elevé s’il est supérieur à 70 comme le pain, de nombreuses céréales cuites, les céréales de petit déjeuner et de nombreux produits de boulangerie
- Intermédiaire entre 55 et 70 comme la carotte ou l’ananas
- Elevé s’il est supérieur à 70 comme le pain, de nombreuses céréales cuites, les céréales de petit déjeuner et de nombreux produits de boulangerie
Claire Hédon : Est-ce que cet indice est vraiment utile pour améliorer son alimentation ?
Je
dirai oui et non. En effet, d’un côté il y a le concept fondamental qui
veut que des aliments à faible index glycémique réduisent l’élévation
de la glycémie et donc le besoin en insuline lié à cette alimentation.
De nombreuses études menées sur des diététiques très contrôlées avec des
aliments à index glycémique bas ont montré une réduction du risque de
diabète et de maladies cardiovasculaires.
D’un autre côté, il y a les cliniciens, qu’ils soient médecins ou nutritionnistes, qui ont démontré, depuis des années à travers de nombreuses études, que dans la vraie vie, avec une nourriture qui n’est pas contrôlée, l’index glycémique d’un aliment varie très fortement ce qui empêche souvent de faire un lien évident entre index glycémique et santé.
D’un autre côté, il y a les cliniciens, qu’ils soient médecins ou nutritionnistes, qui ont démontré, depuis des années à travers de nombreuses études, que dans la vraie vie, avec une nourriture qui n’est pas contrôlée, l’index glycémique d’un aliment varie très fortement ce qui empêche souvent de faire un lien évident entre index glycémique et santé.
- Claire Hédon : Comment peut-on expliquer cette complexité ou un même aliment peut avoir différents index glycémiques ?
- Stéphane Besançon
: Tout simplement Claire car un aliment peut être mangé sous
différentes formes et que la manière dont il est transformé influe sur
son index glycémique. Mais aussi car un aliment est très rarement mangé
seul il est mangé avec le reste des aliments du repas pour composer ce
que l’on appelle le bol alimentaire. Hors si ce bol alimentaire contient
par exemple beaucoup de fibres ça va retarder la vidange de l’estomac
et abaisser l’index glycémique de l’aliment car les sucres vont être
absorbés plus lentement. Je vais illustrer ceci avec des travaux que
l’on a mené sur des aliments consommés en Afrique de l’ouest.
Si l’on
consomme du mil en couscous seul sans sauce et sans autre aliment on
arrive à un IG de 55 maintenant si on le consomme en pâte, appelé Tô au
Mali par exemple, l’Index glycémique monte à 70. Si l’on consomme du
couscous de mil avec de la sauce feuille verte on a une réponse
glycémique 40% plus faible que si on consomme la même quantité de
céréale avec la même quantité de sauce en remplaçant juste la sauce
gombo par la sauce arachide.
Claire Hédon : Finalement, Stéphane, que recommandez-vous à nos auditeurs et auditrices qui programment leur diététique afin de maintenir une alimentation à index glycémique faible ?
Personnellement je recommande plutôt à
nos auditeurs de mettre le maximum d’efforts pour adopter une
alimentation équilibrée et diversifiée plutôt que tenter d’adopter une
alimentation à faible index glycémique très compliquée à mettre en
œuvre. En effet, pour moi l’index glycémique présente 3 inconvénients :
- Il se base sur une quantité d’aliments rarement consommée (par exemple pour calculer l’index glycémique de la carotte il faut manger 50g de glucides issus de la carotte soit 500g de carottes)
- Il ne tient pas compte de la proportion de glucides de l’aliment (la carotte à un IG élevé donc il faudrait éviter sa consommation hors les glucides ne représentent que 10% du poids de la carotte)
- Enfin il ne tient pas compte de la qualité globale de l’alimentation en effet des aliments à index glycémiques faibles peuvent être riches en graisses
- Il se base sur une quantité d’aliments rarement consommée (par exemple pour calculer l’index glycémique de la carotte il faut manger 50g de glucides issus de la carotte soit 500g de carottes)
- Il ne tient pas compte de la proportion de glucides de l’aliment (la carotte à un IG élevé donc il faudrait éviter sa consommation hors les glucides ne représentent que 10% du poids de la carotte)
- Enfin il ne tient pas compte de la qualité globale de l’alimentation en effet des aliments à index glycémiques faibles peuvent être riches en graisses
Source Priorité santé RFI
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