Sur les ondes de victoire Fm ce matin, le ministre en charge
de la Fonction publique et des Réformes administratives n’a eu de ménagement à
l’endroit des 4 syndicats des enseignants grévistes. Dimanche passé, Gilbert
Bawara, tellement attendu sur la question dans une émission débat sur Pyramide
Fm, a esquivé la rencontre à la dernière minute, arguant un empêchement. D’aucuns
crurent que l’homme tentait de se mettre à l’abri des critiques qui pleuvaient
sur sa personne, suite à ses précédentes sorties médiatiques. Mais c’est mal
connaître l’homme de Siou.
« Aucun autre cadre de discussion ne sera ouvert avec les
quelconques syndicats ! », a martelé sur un ton ferme Gilbert Bawara ce matin.
Visiblement, la position n’a pas changé. Ce ministre très proche de Faure
Gnassingbé, estime que « le Cadre
Permanent de Concertation est le seul cadre par excellence et que, pour tous
ceux qui veulent des échanges fructueux et remplissent les conditions, le
gouvernement est largement ouvert pour les discussions ».
Ces propos jugés intimidateurs, Gilbert Bawara les a entamés
la semaine dernière avec le soutien de son homologue des Enseignements Primaire
et Secondaire Komi Tchakpélé sur les plateaux de la télévision nationale. Les
deux émissaires du gouvernement, face à la plateforme revendicative de 4
syndicats des enseignants, ont refusé toute négociation, arguant que ces
syndicats n’avaient aucune base légale.
Prélèvements sur salaires sur la base des heures de grève,
menaces de sécuriser les établissements avec le concours des Forces de l’ordre
et de sécurité pour les enseignants qui souhaitent travailler, sans compter le
concours de recrutement de 1000 nouveaux enseignants, il n’en fallait pas plus
pour que les 4 syndicats meneurs de la grève se sentent menacés.
Comme corolaire, ces derniers reconduisent de façon
intempestive le mot d’ordre de grève, déclarant les cours devant se dérouler
aux heures de débrayage comme faits. Voilà qui jette les élèves dans la rue
pour réclamer les cours.
Sur toute l’étendue du territoire, les élèves arpentent les
rues depuis quelques semaines. Des échauffourées par endroits ont entrainé des
blessés et des dégâts matériels. Les compositions du premier trimestre n’ont pu
tenir dans cette ambiance, dans certains établissements scolaires.
Au-delà de tout, c’est l’indifférence du gouvernement qui
sidère plus d’un. Pour Gilbert Bawara, les enseignants sont dans une logique de
chantage. « La grève de provocation ne sera pas acceptée. Celui qui fait grève,
reste à la maison ! Le gouvernement va préserver la sécurité des
établissements, des enseignants et des élèves en prenant toutes les
dispositions idoines. Les contrôles dans le secteur public seront plus
rigoureux et minutieux, et les précomptes faits » a-t-il menacé.
Voilà comment le ministre de la Fonction publique et des
Réformes administratives exprime au nom du gouvernement sa reconnaissance au
travail abattu par ces enseignants dans des conditions difficiles, puisque
selon Gilbert Bawara, « le Togo dispose de 30 000 enseignants qui travaillent
dans des conditions et la nation leur doit reconnaissance ».
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